Weidmann : La Bundesbank est symbole de la stabilité en Allemagne et en Europe

Lors d'une réception à l'occasion du 60e anniversaire de la Deutsche Bundesbank, son président, Jens Weidmann, a souligné l'importance de l'institution pour la culture de stabilité en Allemagne et en Europe. "Depuis 60 ans, la Bundesbank n'hésite pas à adopter des positions controversées sur le plan politique", a-t-il déclaré, en ajoutant que cela n'a pas porté préjudice à sa réputation auprès de la population. L'introduction de l'euro a certes marqué un tournant pour la Bundesbank puisqu'elle n'est plus la seule responsable de la monnaie nationale. La coresponsabilité pour l'euro est cependant "tout aussi importante", a précisé M. Weidmann.

Lors de cette réception, le ministre-président du land de Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann, s'est également adressé aux invités. Dans son discours, il a rendu hommage à la Bundesbank pour sa fermeté vis-à-vis des tentatives d'influence des instances politiques. Selon lui, l'indépendance et la stabilité des prix font depuis toujours partie des principes essentiels de la banque centrale allemande. "En raison du succès de la stratégie de la Bundesbank, il est aujourd'hui reconnu qu'une monnaie stable constitue une des conditions de base d'une prospérité économique et que l'indépendance des banques centrales devrait être un élément central de toute politique monétaire fructueuse", a déclaré M. Kretschmann. 

Une union monétaire stable ne va pas de soi

M. Weidmann a souligné que, notamment en raison de son ancrage régional, la Bundesbank jouissait toujours d'une excellente réputation auprès de la population, réputation qu'elle avait acquise par la politique de stabilité qu'elle mène depuis des décennies. Aujourd'hui, la Bundesbank est symbole de la stabilité en Allemagne et en Europe. En effet, la Banque centrale européenne (BCE) a été conçue d'après le modèle de la Bundesbank, a rappelé le président de l'institut d'émission allemand. La stabilité de l'Union monétaire ne va toutefois pas de soi, a-t-il ajouté.

"Les vastes mesures de crise prises par la politique européenne et par l'Eurosystème ont certes empêché que la crise ne dégénère, mais elles n'ont pas apporté une stabilité durable à l'Union monétaire", a expliqué M. Weidmann. La Bundesbank s'engage par conséquent en faveur de réformes institutionnelles, a-t-il poursuivi. Mais selon lui, ces réformes ne devraient pas avoir pour but une extension de la responsabilité commune, puisque cela pourrait aboutir à une union de transfert, a-t-il averti. Par ailleurs, il ne perçoit actuellement aucune volonté de transférer des compétences décisionnelles au niveau européen. Il ne reste donc que la possibilité de renforcer la responsabilité propre des pays. La Bundesbank a par conséquent soumis des propositions visant à rendre plus crédible la non-responsabilité réciproque.

Un large éventail de tâches

Le président de la Bundesbank a par ailleurs abordé le large éventail de tâches que doit assumer l'institut d'émission même après l'introduction de l'euro. Il participe ainsi, en tant que membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, à la conception de la politique monétaire au sein de la zone euro. Outre l'approvisionnement en monnaie et billets, qui fait partie des compétences traditionnelles de la Bundesbank, les opérations de règlement en monnaie scripturale comptent également parmi les tâches essentielles de l'institut d'émission. Or, cela est largement inconnu du public. "Cela pourrait être dû au fait que nos systèmes de règlement fonctionnent de manière sûre et sans accrocs", a indiqué M. Weidmann. Avec la crise financière, la Bundesbank s'est par ailleurs vue dotée de nouvelles tâches. Elle a ainsi depuis 2013 le mandat légal de contribuer à la stabilité financière en Allemagne. Dans le domaine de la surveillance bancaire, la Bundesbank soutient la BCE dans la surveillance des établissements importants en Europe et assure directement la surveillance des établissements moins importants.