Selon le récent Rapport mensuel de la Bundesbank, la performance économique allemande s’est dégradée au cours du premier trimestre de cette année. Par rapport au trimestre précédent, les restrictions plus sévères durant une période plus longue auraient encore creusé les pertes dans de nombreux secteurs des services. De plus, certains secteurs qui ne seraient pas directement touchés par les mesures auraient souffert de charges passagères. Ainsi, le retour aux taux de TVA normaux et des conditions météorologiques particulièrement défavorables auraient freiné l’activité dans le secteur de la construction en janvier et en février. De surcroît, la hausse de la production industrielle ne se serait pas poursuivie au cours des deux premiers mois.

L’industrie en proie à des retards de livraisons

La productionindustrielle allemande aurait de nouveau reculé en février 2021, peut-on lire dans le Rapport mensuel. « Une des raisons essentielles de ce recul devraient être les retards de livraisons de biens intermédiaires, ce qui a entraîné des retards de production malgré un bon niveau de commandes. » Le secteur automobile aurait particulièrement été touché, avec une forte baisse de la production de 7 pour cent par rapport au mois précédent. Au total, la production industrielle se serait maintenue en janvier et en février au niveau du trimestre précédent. Elle serait ainsi restée environ 3 pour cent en dessous du niveau d’avant-crise du dernier trimestre 2019. Les experts ne voient toutefois pas un nouveau problème au niveau de la demande. Le volume des commandes se serait encore accru de manière sensible en février et se serait donc considérablement rétabli des baisses importantes de l’année passée. « Dans la moyenne des mois de janvier et de février, le volume des commandes a enregistré une augmentation notable de 7 pour cent par rapport au niveau d’avant-crise du dernier trimestre 2019 », écrivent les experts.

Net recul dans le domaine de la construction

Selon le Rapport mensuel, le secteur de la construction a enregistré au cours des deux premiers mois de l’année une baisse sensible de 7,5 pour cent en moyenne par rapport au trimestre d’automne. Le recul serait particulièrement marqué dans les activités de second œuvre. Dans ce domaine se ferait sentir le fait que certaines prestations de construction auraient été réalisées avant la réintroduction des taux normaux de TVA au début de l’année. Dans le secteur du gros œuvre, la production aurait été freinée notamment par les mauvaises conditions météorologiques du début de l'année. Selon les experts, les entrées de commandes font toutefois apparaître que le mouvement de recul dans le secteur de la construction ne devrait pas durer.

Hausse sensible de l’activité partielle

L’activité partielle en raison de la situation économique a fortement augmenté en janvier, écrivent les experts de la Bundesbank. Selon des premières estimations de l’Agence fédérale pour l’emploi, le nombre de personnes en activité partielle s'est accru à 2,85 millions, soit 8,5 pour cent de l’ensemble des salariés assujettis à l’assurance sociale. Ainsi, le nombre de personnes en activité partielle en janvier serait supérieur d’environ 40 pour cent au chiffre d’octobre 2020, avant le nouveau renforcement des restrictions visant à endiguer la pandémie, peut-on lire dans le Rapport. La perte de temps de travail moyenne par salarié en activité partielle aurait par ailleurs augmenté de près d’un tiers en octobre 2020 à pratiquement trois cinquièmes dernièrement. Le volume de travail manqué en raison de l’activité partielle causée par la situation économique aurait plus que doublé au cours des trois mois jusqu’en janvier (+124 pour cent). Grâce au recours accru à l’activité partielle, le taux d'emploi serait resté stable au début de l’année, et le taux de chômage aurait été inchangé à 6 pour cent.

Les prix à la consommation poursuivent leur hausse

Les prix à la consommation mesurés par l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) ont augmenté en mars de 0,3 pour cent en données corrigées des variations saisonnières et donc autant qu’en février, écrit la Bundesbank. Du fait de la hausse persistante des prix du pétrole brut, les prix à la consommation pour l’énergie auraient de nouveau sensiblement crû. Les prix des produits alimentaires et des services auraient également encore augmenté. La hausse annuelle de l’IPCH serait passée de 1,6 pour cent à 2,0 pour cent. Hors énergie et produits alimentaires, elle serait toutefois restée pratiquement stable à 1,6 pour cent.