Les responsables financiers du G20 soulignent l'importance de la coopération internationale

Réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 à Baden-Baden ©Thomas Koehler / BMF
Wolfgang Schäuble et Jens Weidmann au cours de la conférence de presse.
Lors de leur réunion de deux jours à Baden-Baden, les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 ont réaffirmé leur engagement en faveur de la coopération économique et financière internationale. À l'occasion de la conférence de presse tenue conjointement avec le président de la Deutsche Bundesbank, Jens Weidmann, le ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, a jugé que la coopération entre les principaux pays industriels et émergents avait été "plutôt renforcée qu'affaiblie". L'Allemagne assume la présidence du G20 en 2017.

Ainsi, les participants ont confirmé une coordination étroite en ce qui concerne les marchés des changes. Dans la déclaration finale commune, ils se sont engagés à renoncer à une course à la dévaluation et à un affaiblissement ciblé de leurs monnaies. Des fluctuations excessives ainsi que des mouvements désordonnés des taux de change pourraient avoir des effets négatifs sur la stabilité économique et financière, peut-on lire dans le communiqué.

En ce qui concerne le commerce, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a souligné qu'il y avait eu un "soutien très large" en faveur de marchés ouverts. Un consensus sur la voie à suivre pour développer davantage les relations commerciales n'a toutefois pas été trouvé, compte tenu de l'intention des États-Unis de suivre de nouvelles voies dans le domaine de la politique commerciale. Il a été précisé dans le communiqué que "nous travaillons à ce que la contribution du commerce à nos économies soit renforcée". M. Schäuble a déclaré que tous les participants étaient persuadés que le commerce mondial contribuait à la croissance de l'économie mondiale et des différentes économies nationales.

La reprise progresse

M. Weidmann a également évoqué la situation économique mondiale actuelle. "L'évaluation économique est plus positive que lors des rencontres précédentes", a-t-il déclaré. Les participants à la réunion ont été d'accord sur le fait que la reprise de l'économie mondiale progresse. "La croissance à moyen terme demeure toutefois plus faible que souhaitée par de nombreux États", a indiqué le président de la Bundesbank. Par ailleurs, l'inflation a sensiblement augmenté notamment dans les pays industrialisés. "Les craintes d'une déflation, qui dans le passé ont régulièrement marqué les discussions, ont perdu en importance", a-t-il souligné.

Les politiques monétaire et budgétaire ont, du point de vue des participants, déjà fortement contribué à une croissance soutenue, durable, équilibrée et inclusive, a déclaré M. Weidmann. "C'est pourquoi nous étions tous d'accord que dans une approche politique équitable, outre ces deux domaines politiques, il importe maintenant de procéder à des réformes structurelles". Selon M. Weidmann, ces mesures déterminent de manière décisive les possibilités de croissance auxquelles on reviendra après l'expiration des impulsions en matière de politiques monétaire et budgétaire. L'agenda élargi des réformes structurelles adopté sous la présidence chinoise offre, selon lui, des indications utiles.

Principes pour renforcer la résilience

La résilience des économies constitue un thème central à l'ordre du jour de la présidence allemande du G20. À ce sujet, les ministres des Finances et gouverneurs de banque centrale ont convenu à Baden-Baden d'un catalogue de principes importants par lesquels la résilience des économies devrait être renforcée. Selon M. Weidmann, il s'agit là de thèmes comme des finances publiques solides ou une politique monétaire orientée sur la stabilité et la préservation de l'indépendance des banques centrales.

Conception de la numérisation

Par ailleurs, la conception de la numérisation figurait pour la première fois sur la liste des thèmes du G20. Selon M. Weidmann, des progrès ont pu être atteints à ce sujet. Ainsi, les participants ont expressément soutenu un large inventaire établi sous l'égide du Conseil de stabilité financière (CSF), qui analyse différentes approches de réglementation en matière d'innovations financières basées sur la technologie.

"La numérisation permet à beaucoup de personnes de profiter des services financiers", a indiqué M. Weidmann. Cela requiert toutefois un minimum d'éducation financière, raison pour laquelle le G20 a, compte tenu de la progression de la numérisation, également souligné l'importance de l'inclusion et de l'éducation financière. Conjointement avec l'OCDE, il convient maintenant de déterminer quelles mesures favorisent effectivement une meilleure éducation financière.

Ne pas revenir sur la réglementation

Au cours de la conférence de presse, le président de la Bundesbank a également souligné les progrès réalisés en matière de transposition de l'agenda de réformes du CSF. Il s'agit maintenant de poursuivre le développement du cadre d'analyses pour évaluer des effets des réformes, a-t-il indiqué. À cette fin, le CSF a élaboré un cadre structuré.

"L'objectif de cette évaluation est de recevoir des appréciations fiables sur l'effet des réformes et aussi sur les éventuels effets secondaires involontaires", a expliqué M. Weidmann. Les enseignements ainsi gagnés pourraient alors aider la politique réglementaire dans la décision de savoir s'il faut adapter les réformes ou pas. "Il ne s'agit pas de revenir sur la réglementation", a souligné M. Weidmann. "Ce serait plutôt une grave erreur si l'on retirait sur un large front des dispositions réglementaires au dépens de la résilience du système financier mondial ou si l'on s'engageait même dans une course à la réglementation la plus laxiste".

Un forum important

Les entretiens des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale ont également pour but de préparer les thèmes monétaires et financiers qui seront traités lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays du G20, les 7 et 8 juillet à Hambourg. Les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale se rencontreront de nouveau en marge des réunions de printemps et d'automne du Fonds monétaire international en avril et octobre à Washington.

Le groupement du G20, composé des 19 principaux pays industrialisés et émergents ainsi que de l'Union européenne, est le plus important forum de coopération informelle à l'échelle internationale. Depuis sa création en 1999, le G20 se consacre aux défis auxquels est confronté le système monétaire et financier international dans une économie mondiale de plus en plus étroitement imbriquée.