Un employé en face de moniteurs ©Dieter Roosen

La position extérieure nette allemande a atteint 1,8 billion d’euros à la fin 2017

La position extérieure nette allemande a quasi continuellement augmenté dans les dernières années et s’élevait à la fin 2017 à 1,8 billion d’euros, ce qui correspondait à 54 pour cent du produit intérieur brut. « La croissance de la position extérieure nette reflète les excédents courants de l’Allemagne au cours des dix dernières années » peut-on lire dans le Rapport mensuel de décembre. Cette hausse aurait uniquement été freinée pendant la crise financière mondiale en raison d’effets de valorisation.

L'importance des fonds de placement et des assurances augmente

À la fin 2017, les entreprises et les ménages – en particulier les sociétés financières, parmi lesquelles figurent par exemple les fonds de placement et les assurances – détenaient avec 1 939 milliards d’euros les créances nettes les plus élevées vis-à-vis de l’étranger, dont récemment plus de deux tiers sous forme de valeurs mobilières et un quart sous forme d’investissements directs. « L’importance relative des investissements de portefeuille dans la position extérieure nette des entreprises a donc considérablement augmenté au cours des dix dernières années », écrivent les experts. Cela serait principalement dû au poids accru des intermédiaires financiers tels que les fonds de placement et les assurances dans la gestion de patrimoine.

La rentabilité dépend de la catégorie d’actifs

Le rendement total annuel moyen de tous les investissements extérieurs (hormis les produits financiers dérivés) s’élevait entre 2008 et 2017 à 3,7 pour cent. Les experts de la Bundesbank soulignent toutefois qu’il existe des écarts sensibles entre les différentes catégories d’actifs. Les investissements directs auraient réalisé le plus fort rendement avec 5,2 pour cent en moyenne, suivis des titres de créance (4,7 pour cent), des actions (4,5 pour cent) et des autres placements de capitaux et des avoirs de réserve (2,2 pour cent). Le rendement a certes été influencé par l’environnement mondial de taux d’intérêt bas, mais les disparités entre les différentes catégories d’actifs ne sont toutefois « pas exceptionnelles, et les investissements extérieurs allemands n’enregistrent en aucun cas de moins bons résultats que des placements comparables sur le marché intérieur », peut-on lire dans le Rapport mensuel.

Les experts considèrent que les risques émanant des placements à l’étranger sont, somme toute, gérables. Des pertes en raison de variations concernant la valorisation suite à des effets de prix de marché ou de taux de change ne pourraient toutefois pas être exclues et, en outre, des risques microéconomiques ne seraient pas décelables dans les chiffres agrégés.

La situation démographique : un facteur important pour la position extérieure nette

Selon les experts de la Bundesbank, la situation démographique constitue le facteur déterminant pour l’importante épargne allemande à l’étranger. Des personnes plus âgées ayant quitté la vie active ont en général constitué au cours des années un stock de capital pour leur retraite et disposent donc en moyenne d’un patrimoine plus élevé que les jeunes qui se trouvent encore au début de leur vie active. « La population aujourd’hui déjà plutôt vieille en Allemagne expliquerait, à elle seule, même une position extérieure nette de plus de 100 pour cent du PIB », écrivent les experts. Eu égard aux projections démographiques réalisées par les Nations Unies, la Bundesbank prévoit que la position extérieure nette allemande augmentera encore davantage dans les 20 prochaines années.

Les capitaux propres allemands stabilisent les pays partenaires

L’importante position extérieure allemande est parfois critiquée, étant donné qu’elle représente en principe la contrepartie des engagements extérieurs dans d’autres parties du monde. Toutefois, seule environ la moitié des créances allemandes vis-à-vis de l’étranger à la fin de l’année 2017 était liée à des obligations de paiement inconditionnelles de la contrepartie, peut-on lire dans le Rapport. En mettant des capitaux propres à la disposition de ses pays partenaires, l’Allemagne contribuerait plutôt à renforcer le partage des risques au niveau international et à stabiliser l’économie dans ces pays, écrivent les experts.