La Bundesbank prévoit une reprise économique durable

La reprise économique en Allemagne devrait se poursuivre. C’est ce qui ressort de la récente prévision conjoncturelle établie par la Bundesbank. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) corrigé des jours ouvrables pourrait augmenter durant l’année en cours de 1,9 %, l’année prochaine de 1,7 % et en 2019 de 1,6 %. Par rapport à son pronostic de décembre dernier, les experts ont donc revu leurs perspectives à la hausse. Selon eux, ils n’avaient à l’époque pas encore prévu une reprise des activités de commerce mondiales aussi rapide et ample. Le redressement, jusqu’alors principalement porté par la consommation et les investissements en logements, profite donc d’impulsions supplémentaires. « La tendance fondamentale de la conjoncture actuelle est encore un peu plus robuste que prévue auparavant », écrivent les économistes de la Bundesbank. En ce qui concerne les marchés des exportateurs allemands, ils tablent désormais pour l’année prochaine également sur une croissance un peu plus forte. 

Pénuries sur le marché du travail

Somme toute, les perspectives positives pour l’économie allemande reposent sur un mouvement de hausse large et assez robuste. « Grâce à la situation très favorable du marché du travail, la consommation des ménages, de concert avec la demande émanant de l’État et les investissements en logements, continueront d’assurer un rythme de croissance solide », a commenté le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, le nouveau pronostic établi par son institution. Selon lui, la croissance est par ailleurs soutenue par les exportations et les investissements des entreprises qui repartent à la hausse. Toutefois, des pénuries au niveau de l’offre devraient de plus en plus se faire ressentir sur le marché du travail, ce qui signifie que moins de personnes seraient disponibles pour exercer une activité professionnelle. « Cela devrait non seulement renforcer la hausse des salaires, mais aussi limiter en tendance les possibilités de croissance », a indiqué le président de la Bundesbank. Il ressort du pronostic qu’en raison de la forte demande de main d’œuvre et du faible taux de chômage, beaucoup d’entreprises ont souvent déjà des difficultés à pourvoir des postes vacants avec des personnes qualifiées. Jusqu’à présent, l’immigration adaptée aux besoins du marché du travail, notamment en provenance d’autres pays de l’UE, a atténué la tension sur le marché du travail allemand, indiquent les économistes. Selon eux, les raisons pour lesquelles des travailleurs sont venus en Allemagne au cours des dernières années perdent maintenant peu à peu en importance. Parmi ces raisons figurent par exemple l’introduction de la libre circulation des travailleurs issus de pays d’Europe de l’Est, l’écart salarial entre l’Allemagne et ces pays ainsi que le taux de chômage élevé dans certains pays d’Europe du Sud.

Renchérissement de l’énergie et des denrées alimentaires 

D’après les prévisions actuelles, les prix à la consommation en Allemagne vont tout d’abord faire un bond. Ainsi, le taux d’inflation mesuré par rapport à l’indice des prix à la consommation harmonisé pourrait augmenter de 0,4 % l’année dernière à 1,5 % au cours de cette année. En 2018, ce taux pourrait légèrement reculer à 1,4 % pour ensuite se renforcer à 1,8 % en 2019. Par rapport à décembre 2016, les perspectives sont donc supérieures de 0,1 point de pourcentage pour l’année en cours et inférieures de 0,3, respectivement 0,1 point de pourcentage pour les années suivantes. Selon les experts de la Bundesbank, la forte augmentation attendue dans un premier temps est due à la nouvelle hausse des cotations du pétrole brut et des prix des denrées alimentaires. D’après les prévisions, le renchérissement de l’énergie et des denrées alimentaires diminuera toutefois fortement l’année prochaine. « Cela va à l’encontre de l’inflation sous-jacente », écrivent les économistes de la Bundesbank. Celle-ci se traduit dans la projection du taux d’inflation hors énergie et denrées alimentaires pour lequel les économistes prévoient une hausse graduelle de 1,3 % cette année à jusqu’à 1,9 % en 2019.

Des risques somme toute équilibrés

Des risques possibles pour la hausse des prix et la croissance économique émanent selon les experts de la Bundesbank de l’environnement international. Ainsi, des mesures protectionnistes pourraient affaiblir la croissance allemande et la pression sur les prix due à la concurrence internationale pourrait réduire les marges des entreprises en Allemagne.  « En ce qui concerne l’économie intérieure par contre, les risques à la hausse dominent pour la croissance et les prix », a souligné M. Weidmann.