L’économie allemande en fin d’année 2016 : la reprise persiste

Après un bref fléchissement en été de l’année écoulée, la reprise de l’économie allemande s’est poursuivie au cours du dernier trimestre 2016, peut-on lire dans le Rapport mensuel de février. Selon les indications de l’Office fédéral de la statistique, le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé en fin d’année de 0,4 pour cent par rapport au trimestre précédent. En été, le PIB n’avait augmenté que de 0,1 pour cent. Sur l’ensemble de l’année 2016, le PIB réel, corrigé des jours ouvrables, a enregistré une hausse de 1,8 pour cent. "Ainsi, la reprise de l’économie allemande, avec des taux de croissance sensiblement au-dessus du taux potentiel, se poursuit déjà depuis trois ans, et l’utilisation des capacités macroéconomiques dépasse désormais le niveau normal", écrivent les économistes de la Bundesbank.

Selon le rapport, les prix à la consommation ont nettement augmenté au cours du dernier trimestre 2016, à savoir de 0,5 pour cent en données corrigées des variations saisonnières par rapport au trimestre précédent, après que le taux d'inflation ne s'était élevé qu’à 0,3 pour cent en été. Ainsi, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires ont nettement alourdi la facture des consommateurs au cours des derniers mois. En moyenne annuelle, les prix à la consommation n’ont presque pas augmenté, à savoir de 0,4 pour cent au total uniquement.

Le taux de chômage a continué de baisser malgré l’arrivée massive de réfugiés

La situation sur le marché du travail s’est de nouveau légèrement améliorée au cours de l’automne 2016, peut-on lire dans le Rapport mensuel. Après un léger fléchissement, le nombre d’actifs occupés a de nouveau augmenté. Selon l’appréciation des économistes de la Bundesbank, les perspectives en matière d’évolution du marché du travail continuent à être favorables, même si l’on peut observer qu’il devient de plus en plus difficile de pourvoir les postes vacants. Une des raisons pour cela pourrait être le recul d’origine démographique de la population active potentielle en Allemagne qui ne peut plus être entièrement compensé par une plus grande participation au marché du travail.

Malgré le nombre élevé de réfugiés qui ont obtenu le droit d’asile au cours des derniers mois et se sont inscrits comme chercheurs d’emploi, le taux de chômage a nettement diminué au cours du dernier trimestre 2016 pour s’établir à six pour cent en décembre 2016. Selon les économistes de la Bundesbank, le marché du travail devrait, compte tenu des indicateurs avancés, connaître une évolution favorable également au cours des prochains mois.

Pour l’économie allemande dans son ensemble, les experts de la Bundesbank se montrent également optimistes pour le premier trimestre 2017 et prévoient un nouveau renforcement de la croissance qui sera principalement stimulé par des impulsions vigoureuses émanant des activités de l’industrie. Par ailleurs, la bonne situation du secteur du bâtiment et du marché du travail ainsi que le climat de consommation toujours favorable y contribuent également, bien que la hausse du prix de l’énergie puisse avoir un effet modérateur sur la consommation des ménages.

Une croissance solide dans la zone euro

Dans la zone euro, la reprise conjoncturelle s’est poursuivie en fin d’année 2016, écrivent les économistes de la Bundesbank. Selon Eurostat, le PIB réel s’est accru au cours du dernier trimestre, en données corrigées des variations saisonnières, de 0,4 pour cent par rapport au trimestre précédent et de 1,7 pour cent en glissement annuel. Le taux de chômage a reculé d’un peu moins d’un point de pourcentage par rapport à décembre 2015 pour se situer maintenant à 9,6 pour cent.

Au début de l’année 2017, le moral des ménages et des entreprises continue d’être bon. "Tant dans l’industrie que dans le secteur tertiaire, les indicateurs de climat sont nettement au-dessus des moyennes à long terme", peut-on lire dans le Rapport mensuel. La forte incertitude politique actuelle due aux changements politiques en dehors et à l’intérieur de l’Europe ne semble pour l’instant pas hypothéquer sensiblement la dynamique conjoncturelle.

Les dangers déflationnistes ont perdu en importance

Dans l’environnement global, le moral et la situation conjoncturelle ont également continué de s’améliorer, indiquent les économistes de la Bundesbank. La croissance du PIB mondial a certes légèrement baissé au cours du dernier trimestre, mais cela est principalement dû au fait que la forte croissance de l’économie américaine au cours de l’été 2016 était marquée par des influences particulières et n’était donc pas soutenable. Le taux d’inflation dans les pays industrialisés a augmenté de septembre à décembre de 0,9 à 1,6 pour cent. Si l’on exclut les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, le taux d’inflation a grimpé à 1,5 pour cent. Les dangers déflationnistes ont donc perdu en importance, "alors que ces derniers temps, une attention accrue est portée sur les risques liés à la hausse de l’inflation", écrivent les experts de la Bundesbank.